Une Avesnoise à Séville : Le Spectacle de Flamenco
Je ne pouvais pas finir mon périple sans avoir vu un spectacle de Flamenco en terre sainte.
Je ne voulais pas choisir non plus un endroit pour touristes. Je voulais voir une représentation vraie, intime et typique.
Après bien des recherches, j'ai trouvé la "Casa del Flamenco», Petite salle intimiste. Chaque soir, un nouveau groupe. Pour la représentation de ce soir nous devons être 50 personnes tout au plus.
J'ai eu la chance de pouvoir visiter dans l'après midi le lieu. Il y avait une exposition de tableau sur carton. Voici quelques photos
Revenons au spectacle. Le programme nous annonce les interprétations suivantes :
1er ballet: (je vous le fais en live)
Entrée des artistes : Le guitariste Eugenio Iglesias et le chanteur Pepe de pura. Ce dernier tape des mains pendant que le guitariste interprète une sérénade espagnole.
Entrée de la danseuse "la marquesita" et du danseur Juan Fernandez castagnettes à la main.
Le chanteur commence et les danseurs castagnent.
Elle, robe noire plumetis blancs accompagnée d’un châle blanc, style typiquement espagnol. Pinces rouge et rose dans les cheveux et boucles d’oreilles pendantes.
Lui, chemise noire plumetis blanc fins. Pantalon velours noirs, boucles d'oreilles en anneaux, cheveux gominés
La chanson parle d'amour et du feu de l amour.
Les claquements des chaussures se répondent comme des tamtams. Je note beaucoup de mouvements de bras.
Douceur et virevoltage, l'amour se déchaîne jusqu’à la séparation. Un incroyable spectacle.
Petite remarque que m’avait d’ailleurs dite Carmen, c’est le chanteur qui doit suivre les danseurs. Dans le Flamenco, c’est la danse qui prime sur les autres arts.
Voici le schéma que m’a donné Carmen
2ieme ballet la Tarando
Le guitariste, le chanteur et le danseur prennent place sur les chaises décorées vert. Ils ont l'air concentré. Le guitariste glisse ses mains sur la guitare et nous laisse écouter un air local. Le chanteur interprète sur le tempo sur sorte de "hiiiiiiiii" ét de "aieeeeeeeee" on dirait une longue complainte. Le danseur, toujours assis, l'accompagne par ses claquements de doigts.
La belle se fait attendre, la voilà qui arrive avec claquement de doigts. Elle a troqué son ensemble pour un ensemble noir velours. Le devant de sa robe est rose fuchsia et décors verts. Un châle à franges fuchsia l’accompagne. Elle accélère son mouvement comme pour marquer sa colère. Sa peine.
Le chanteur suit la danseuse. Il est à ses ordres il regarde ses pieds et suit du chant ou des mains.
Elle marche, les pas s’enchaînent et les claquements des chaussures sont de plus en plus forts. Elle crie sa colère. Elle tourne sur elle-même pareil à un déboulé mais les bras en l’air.
Puis arrive le temps de la compassion, comme lors d'un enterrement, un recueillement. Elle appelle dieu des mains et se signe. Elle est transportée, elle incarne son personnage à la perfection. Elle ne fait pas que danser, elle vie ce qu’elle danse, elle est ce qu’elle danse. C’est pour cela que la Danse est le premier des arts. Vivre la danse et non exécuter la danse.
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C’est ainsi que l’exprime Antonia Mercé :
« La technique n’a jamais fait la danseuse de Flamenco. Il n’existe pas d’écoles pour former ces danseuses comme il n’en existe pas pour former les poètes… »
Et un peu plus loin dans L’ouvrage qui lui est consacré (Suzanne F. Cordelier La vie brève de La Argentina, Paris, 1936). Je cite :
« La technique, invisible aux yeux des spectateurs, oubliée dans ces moments par l’artiste elle-même, s’écoute de son art comme l’eau rendant fluide et tendre l’expression, la géométrie de la danse ».
3ieme ballet :l'Alégria
La danseuse prends place à côté de musicien elle tape des mains pour l'entrée du danseur.
Seul sur la piste, chemise blanche pantalon crème foulard crème plumetis noirs et un boléro rouge ,il enchaîne les pas de danses très viril et les pirouettes. Il est encouragé par la danseuse. c'est également un art, plus viril. L'acteur Danseur est comme transcendé. Il incarne à lui seul, l'Espagne, les gitans du Betis, l'art Mauresque. Il est tout à la fois, l'Homme et le Toréador.